Publié par les éditions Glénat, Sahashi et les créatures fantastiques de Nizo Miura nous entraîne dans un récit feel-good où l’étrange s’invite avec malice dans le quotidien d’un jeune héros des plus ordinaires.
Sahashi est un jeune garçon curieux qui, un beau jour, fait la rencontre improbable d’un phénix bien réel… Sa vie prend alors une tournure totalement inattendue, rythmée par une suite de rencontres à mi-chemin entre le merveilleux et l’absurde. Et si la magie se cachait justement là où il ne l’attendait pas ?


Loin de tout rebondissement spectaculaire ou appel héroïque tonitruant, cette aventure préfère se glisser dans les interstices du quotidien. Les créatures fabuleuses, souvent bien connues, y sont revisitées et débarrassées de leur vernis de perfection.
Dès la couverture, le lecteur découvre un phénix bien loin de sa prestance habituelle… Le noble oiseau, affectueusement (ou ironiquement) baptisé Karaage, est transformé en un volatile glouton, au regard un peu vide, qui raffole du poulet frit.
Graphiquement, le style de Nizô Miura, à la fois précis et chaleureux, est parfaitement en accord avec ce thème. Les personnages, tour à tour étranges, fascinants ou attendrissants, bénéficient d’un soin particulier. L’artiste développe alors tout un écosystème mystérieux, cohérent, vivant. Sa mise en page aérée laisse respirer les émotions et souligne sa volonté de privilégier l’observation à l’action.
Au fil des pages, on se questionne tout de même : pourquoi ce phénix n’a-t-il rien d’éclatant ? Et qu’arrive-t-il à un humain qui mange l’un de ses œufs ?
En filigrane, quelques indices laissent également entrevoir une intrigue plus profonde. Et si Sahashi n’était pas tout à fait un simple enfant ? Une scène finale, aussi discrète que surprenante, vient semer le doute. Peut-être attire-t-il ces êtres énigmatiques pour une raison qui lui échappe encore…
Sahashi et les créatures fantastiques s’inscrit dans la lignée des récits tels que Natsume Yuujinchou ou Nos Voisins les Yôkai, tout en conservant sa propre identité. L’œuvre s’adresse aussi bien aux jeunes lecteurs qu’aux adultes en quête de tranquillité et de douceur. Car sous ses airs enfantins, faussement simplistes, l’histoire aborde aussi des thématiques universelles : l’ouverture à l’autre, la quête de savoir, la coexistence entre rationalité et imaginaire. Le jeune héros n’est jamais caricatural : il observe, doute, s’émerveille. Son regard sur le monde témoigne d’un véritable appétit de comprendre ce qui l’entoure, sans jamais chercher à dominer.
Avec ce premier tome, Sahashi et les créatures fantastiques célèbre tout naturellement la curiosité, la bienveillance et la beauté des rencontres improbables. Sans chercher ni l’urgence, ni l’éclat spectaculaire, la série promet une aventure douce, emplie de merveilles discrètes. Un petit bijou feel-good à savourer lentement.
Remerciements à Glénat pour l’envoi du service presse.