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Urbance : Une interview avec Joël Dos Reis Viegas

08/02/2024 - Eri

Joël Dos Reis Viegas, artiste visuel aux multiples talents, était présent à la 51ème du Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême où il présentait son manga : Urbance.

Pensée à l ‘origine comme un anime, dont l’épisode pilote fut diffusé en 2015, la série nous entraine dans un monde dystopique et musical où tout contact physique entre les deux sexes est prohibé.

Alors que le premier tome du manga est sorti aux éditions Ankama en début d’année, nous avons pu aller discuter avec l’artiste qui est revenu sur la création de son univers.


Bonjour Joël, pouvez-vous nous expliquer comme est né le projet Urbance ?

L’idée même d’Urbance, elle a germé en 2011. Je me souviens encore, je bossais avec mon associé, dans ma propre compagnie et, à un moment donné, j’ai eu toutes ces illustrations urbaines que je faisais pour le plaisir. Il s’agissait d’illustrations vraiment détaillées et je me demandais comment j’allais pouvoir mixer ça. J’avais cette volonté de trouver un fil rouge, de créer une histoire, une continuité entre ces images.

A la base, j’avais un concept de livre d’illustrations et en creusant un peu plus loin, je suis tombé sur un documentaire sur les gangs de rue féminins, aux États-Unis et au Mexique. Ça m’a frappé de voir comment les femmes étaient peut-être même plus crues que les hommes. L’idée a commencé à se développer comme ça.

Le Québec et c’est une province relativement féministe. Les femmes ont clairement pris leur place dans la société. Il y a vraiment une révolution sexuelle. Je me suis dit que ce serait intéressant de transposer ça et de mettre une barrière physique avec d’un côté les hommes, et de l’autre les femmes. Et d’un coup, j’avais mon fil rouge, j’ai imaginé un monde dystopique où les hommes seraient en guerre avec les femmes. Ça m’a tout de suite fait penser aussi à Roméo et Juliette.

Urbance - Une interview avec Joël Dos Reis Viegas

© by Joël Dos Reis Viegas / Urbance

Avant d’être un manga, Urbance a d’abord pris la forme d’un anime avec un épisode Pilote. Est-ce que ça vous a déçu qu’il n’y ait pas de suite ?

Oui, ça m’a beaucoup déçu. J’ai fait mon deuil. Ce deuil-là, j’ai mis beaucoup d’années à le faire. En fait, j’ai eu l’innocence et la fougue de la jeunesse. A l’époque, j’avais 30, 32 ans, quand j’ai commencé à penser à Urbance. Quand j’ai balancé le trailer que j’avais animé seul, il y a eu un effet de boule de neige qui était assez fou. Ça atteint le million de vues assez rapidement. J’ai même eu la chance de rencontrer des gros producteurs américains de blockbusters à Hollywood. Malheureusement, j’ai fait ça trop tôt. Je n’étais pas prêt. Tout simplement. Il aurait fallu que j’ai un scénario sous le coude ou un synopsis détaillé. Je n’avais absolument rien. Donc, je me suis cassé les dents. Beaucoup. J’ai été déçu parce qu’avec une meilleure préparation, et bien entouré, surtout, ça aurait pu devenir ce que je pensais être à la base. Donc, oui, ça m’a déçu beaucoup.

Quand mon fils est né en 2018, j’ai pris un temps de recul pour être un bon papa. Pour ne pas virer fou aussi, parce qu’à un moment donné, je pensais Urbance jour et nuit. Je repassais ça en boucle dans ma tête, je me demandais ce que j’avais comme erreurs, ce que j’aurais dû faire de mieux. Ça a mis de la difficulté dans notre couple avec ma femme. Puis, à un moment donné, j’ai pris cette année sabbatique pour vraiment prendre du recul. J’ai alors retrouvé une énergie et je me suis dit que j’allais reprendre Urbance par le commencement. Avant de vouloir apprendre à sauter, je vais apprendre à marcher. Le manga, pour moi, c’est quelque chose qui est à mon échelle. J’ai juste à être entouré du bon éditeur. Je n’ai pas besoin de convaincre des investisseurs. Et ça, ça fait toute la différence.


Et, ce que c’est un regret de faire un manga plutôt qu’un anime, ou le prenez-vous plutôt comme une revanche ?

Vraiment pas. Et en fait, je dirais même que c’est presque l’inverse. C’est une revanche, complètement. Et je dirais même que, finalement, ça m’a développé le goût de pouvoir raconter plus. Finalement, quand on fait du manga, on a une force de frappe très forte pour raconter avec le moins d’intermédiaire possible ce qu’on a dans la tête. C’est un récit illustré. Quand on fait un projet d’animation, il devient tout de suite beaucoup plus complexe. Donc oui, c’est une vraie revanche et peut-être qu’il y aura une suite, si jamais le manga rencontre du succès. Peut-être un manga, peut-être autre chose. Qui sait ?


Dans l’épisode pilote, cette frontière infranchissable n’est pas aussi marquée. Les hommes et les femmes se retrouvaient dans des fêtes clandestines. Qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce changement ?

Effectivement, j’étais vraiment inexpérimenté sur le pilote. Pour moi, il y avait beaucoup d’idées qui avaient du mal à s’agencer ensemble. Il y a le virus, il y a la drogue, il y a le clivage social, il y a la distanciation sociale, il y a cette haine. Pour moi, c’était plus, finalement, la possibilité juste d’aller teaser un peu tous les sujets et voir ce qui pouvait faire plaisir aux auditeurs.

De là, est sorti quelque chose de très fort, c’était cette volonté du public de s’identifier soit aux garçons, soit aux filles. J’ai réfléchi à l’univers, puis en discutant avec mes deux éditrices on s’est dit qu’il fallait assumer un petit peu plus.

Mes premières planches n’étaient pas aussi drastiques. À un moment donné, m’est venue l’idée du mur, je l’ai posé. Il fallait sentir cette haine. Je pense que pour rentrer dans un univers vraiment dystopique, il faut qu’on ne se pose aucune question sur la viabilité de ce monde. Je trouvais intéressant de faire dire, par la bouche des filles, des vérités absolues de notre société aujourd’hui. Là je prends une position vraiment forte, mais je pense que je peux le dire : Les trois quarts des inégalités sociales dans le monde dans lequel on vit sont principalement dues aux hommes. Que ce soit de la violence telle qu’on le voit en ce moment dans le monde, le mouvement metoo… Je ne vais pas entrer dans les détails, mais ce sont principalement des hommes qui sont mis en cause.

Sans forcément prendre de position, en le faisant dire à quelqu’un légitime dans ce monde, on peut poser des vérités absolues. Ça permet de faire réfléchir un peu. Après, on s’identifie ou pas, mais ça permet au moins d’y réfléchir.

Quand j’ai posé les bases du manga, j’avais envie qu’on comprenne ce qui se passe dans ce monde-là, pour qu’on puisse s’identifier au mal-être de ces gamins, que ce soit d’un côté ou de l’autre.

La mort est quelque chose de plus présent également. Dans le pilote, c’était la fête, la musique. Ce qui est cool, c’est un aspect qui me plaît beaucoup. On le retrouve d’ailleurs dans le manga avec des gros onomatopées que j’ai pu mettre mais on se rend compte que c’est secondaire en fait. Donc j’ai posé des bases plus fortes pour qu’on puisse comprendre l’univers anxiogène.


Il y avait donc une volonté de dénoncer des problèmes sociaux ?

Oui, très forte. Et je n’ai pas attendu le Covid pour ça, parce qu’il y a beaucoup de gens qui soulignent le fait que Urbance soit sorti après le Covid. Mais ce projet germe depuis 2011. La distanciation sociale, les inégalités sociales, le sexisme, ça a toujours existé. Aujourd’hui,  ça a peut-être une résonance un peu plus forte avec l’actualité. Mais oui, je veux faire passer ces messages-là.

Il est aussi un message beaucoup plus fondamental, c’est que les hommes et les femmes doivent cohabiter dans la société. Je trouve que c’est vraiment génial à l’heure actuelle de pouvoir avoir tous les genres possibles. La communauté LGBT parle et s’exprime, mais il est hors de question d’annihiler un genre plutôt que l’autre. L’idée, c’est de reconnaître tous les genres. Et je trouvais intéressant comme point de départ, justement, d’être dans une société qui veut annihiler le genre et qu’après, les personnages puissent se développer au fil de l’histoire.

Donc il y a un message vraiment d’unité derrière. Pourquoi finalement hommes et femmes ? J’aurais pu le faire avec des personnages un peu plus ambiguës ou androgynes. Hommes et femmes, parce que c’est fondamentalement ce qui compose dans notre société. Et les guerres de sexe ou d’identité, on les retrouve actuellement dans certains pays, on les retrouve chez les jeunes quand ils vont s’identifier au niveau de leur orientation sexuelle, ou même quand on est enfant et qu’on insulte le genre opposé.

L’identité de genre, elle est omniprésente, autant qu’une identité raciale. Pour moi l’identité raciale n’a aucune importance. Tous mes personnages sont multiculturels et ils me représentent moi dans ma culture. Je voulais parler d’un autre sujet et je pense qu’ils résonnent beaucoup chez les jeunes. En tout cas, je l’espère.

Urbance - Une interview avec Joël Dos Reis Viegas
Urbance - Une interview avec Joël Dos Reis Viegas

© by Joël Dos Reis Viegas / Urbance

Vous avez évoqué la musique, c’était une partie très importante du pilote. Dans votre manga, on peut la retrouver grâce aux mots en gras qui donne un aspect musical au texte. Était-ce une volonté rythmique ?

C’est une super question. Je lis de tout du manga, de la BD franco-belge, du comics, et c’est vrai que les typos grasses, en général, viennent du comics américain. Ça se rythme beaucoup. Il y a des mots qui frappent, qui résonnent. Ça met aussi une espèce d’intention ou de rythme au moment où il y a des dialogues des personnages. Je m’en suis vraiment servi comme ça. Comme étant une espèce de poids véridique au moment de dire. On a des dialogues très crus, avec des phrases qui sont presque des punchlines. Et c’est vrai que, d’une certaine manière, certains dialogues pourraient presque être rappés.

Il y a quelque chose de musical, clairement. Mais il y a même quelque chose de musical dans la narration et dans le découpage de mes cases.

Tout est une question de rythme. Il faut créer des rythmes pour arriver à envoyer le lecteur là où on veut.

Le fait d’avoir souvent des plans larges et des plans rapprochés, des close-ups, fait qu’à un moment donné on a une immersion rythmique. J’en joue presque. Ce n’est pas tout le temps mais je trouve ça monotone quand on est toujours très éloigné du sujet. Alors, il y a des auteurs qui le font et ça se prête très bien à certains types de narration, comme du roman graphique ou de la petite nouvelle mais quand on fait du manga, je pense qu’il faut jouer avec les perspectives.

Et de temps en temps, on calme le jeu, puis on est un peu plus fou. Et même dans les cases, j’y vais beaucoup avec du biseau. J’alterne les cases penchées et les cases droites. Des fois, quand une action est très calme, pour montrer l’intensité ou la colère d’un personnage en interne, je vais juste commencer à pencher une case. On va sentir qu’il y a un énervement, un dynamisme qui se met en place.

Pour moi, la mise en page est aussi forte que ce qu’on raconte dans la case.

L’un de mes maîtres là-dedans, c’est Masamune Shirow, avec Apple Seed. Otomo aussi bien sûr, mais ses cases ont toujours été très rectilignes.


Vous disiez lire de tout BD, manga, comics, et les premières pages d’Urbance, en couleur étaient sublimes, pourquoi avoir choisi le manga plutôt qu’un autre support ?

En fait c’est une super question parce que là-dedans il y a 2 éléments de réponse. Il y a une question de productivité. Je fais ce manga seul. J’ai un boulot à temps plein. Je suis directeur artistique de jeux vidéo. Je gère des gens. Je gère des plannings. Je gère des situations de crise. Et le soir je fais mon manga, quatre soirs par semaine. Pour faire tout en couleur, il aurait fallu que j’ai des assistants et malheureusement les assistants c’est dur à trouver.

Il y a une raison presque de productivité et de réalité du terrain.

Il y a aussi cette volonté de faire du manga classique comme mes premiers Dragon Ball, mes premiers Naruto. Je voulais aussi pouvoir l’emmener partout. Au début, j’avais envisagé un format plus grand mais en fait avec le dynamisme des cases, c’était merveilleux au petit format.

Le dessin est très précis, ma ligne est relativement fine. Il y a presque une précision chirurgicale de l’avoir en petit format. Après, il y aura peut-être un format un peu plus prestigieux, une version colorée… Je lance ça à Ankama on sait jamais. Mais pour le format d’origine, c’est vraiment un délire de “on va se le trimballer partout”.


Urbance est annoncé en 4 tomes, est-ce une volonté de votre part ?

En fait à la base je voulais faire 8 tomes, sans avoir aucune connaissance de rien. Et en fait le jour on a discuté avec mes éditrices qui m’ont un peu rappelé à la réalité. Elles m’avaient donné une date, 2026 ou 2027. C’est là que j’ai pris peur en fait… Tony Valente à 19 tomes derrière lui mais c’est son boulot à temps plein. Pour moi c’était une trop grosse aventure.

Quand on a mis le planning sur le papier, en prévoyant un tome tous les 6 mois, j’ai pris conscience de la charge de travail. Donc on a réduit l’histoire de 8 tomes à 4 mais il y a eu un effet positif. Plutôt que d’amoindrir le récit on a élagué tout ce qui pouvait nuire à l’intrigue principale. On a des relations humaines plus fortes. Dès le tome 2 on va avoir beaucoup de tensions on va avoir aussi les personnages de Kenzell et Lesya qui vont être beaucoup plus proches en huit clos, un peu comme dans Roméo et Juliette.

Les 4 tomes permettent finalement de condenser le récit pour avoir quelque chose de plus explosif. Alors que sur 8 tomes j’aurais peut-être, avec mon manque d’expérience, étiré l’histoire.


Entre le pilote et le manga, comment s’est déroulée votre rencontre avec Ankama ?

Quand on a fait le pilote en 2015 on a eu des donateurs et Ankama en faisait partie. Je me souviens que Tot en personne nous avait généreusement donné la somme de 5000 dollars. A la fin on avait soulevé 230 000 dollars pour faire ce pilote. J’avais eu la chance de rencontrer Tot parce qu’Ankama avait ouvert à l’époque un studio à Montréal. Je l’avais rencontré de manière extrêmement officieuse, on avait un peu parlé mais c’était resté là et la vie continuait. Cette même année, je me souviens aussi avoir reçu un mail de Glénat, que j’avais zappé. Je m’en excuse encore et je me suis excusé pour ça. Sur le moment je l’avais complètement laissé de côté parce c’était l’animation mon objectif.

Le jour où j’ai repris le manga, j’ai recontacté Glénat mais finalement l’offre est passée à la trappe. Il y avait plein de choses qui avaient changé en interne. J’ai donc contacté Tot chez Ankama. J’ai envoyé un petit mail et deux jours après c’était bouclé.


L’épisode pilote en montre beaucoup plus, sexe, drogue… Avez-vous une certaine censure dans votre projet ?

La censure oui, j’aimerais que mon manga soit lu par le plus de lecteurs et de lectrices possible. Je crois que la barrière a été mise à 13 ans et plus. Il y a de la grossièreté, du sexe il n’y en a pas parce que ce monde l’interdit mais on en parle.

On n’est pas obligé de montrer forcément et j’ai beaucoup réfléchi à ça. Est-ce qu’on est obligé de montrer la sexualité et le fait que les gens en meurent ?

Finalement c’est apparu en préambule. Ça suffisait en fait à ce niveau-là. J’essaie par exemple d’éviter certains clichés. Des filles aux gros seins, c’est tout con mais je veux éviter ça. J’essaie d’éviter de montrer des gars trop musclés. Je veux montrer les personnages tels qu’ils sont, un peu innocents, des ados qui sont quand même des jeunes adultes avec leurs besoins et tout ça.

Je me censure un peu dans le sens où je veux garder mon dessin et mon récit universel mais après je me lâche sur les dialogues, ça frappe fort. C’est vulgaire sans être insultant.

J’essaie de me tenir éloigner de certains clichés et de ne pas faire un manga « wesh wesh » si je puis dire. J’essaie de faire une version très élégante, très effilée des personnages. C’est la teinte globale de ce monde-là. Les gens sont urbains et élégants. C’est vraiment une recherche esthétique que je fais et pour justement faire accepter la violence des mots, je propose l’élégance du trait et des designs. Mes personnages sont extrêmement travaillés.

Après oui, je ne me censure nullement sur les dialogues, c’est sûr que ce n’est pas pour les enfants.

Urbance - Une interview avec Joël Dos Reis Viegas

© by Joël Dos Reis Viegas / Urbance

A la fin du premier tome, on voit les premières ébauches des personnages. Il y a eu beaucoup de changement.

En fait j’aimais bien jouer avec les codes sociaux et les idées reçues. Kenzell c’est un personnage typé mais on ne pourrait pas dire s’il est indien, africain ou afro-américain. Ses traits de visages sont très élégants, extrêmement élancés et son choix de couleurs est très doux, très sensible. Il a presque des couleurs féminines. Lesya a des couleurs masculines. Elle a du rouge, elle a du vert.

J’avais envie d’apporter de la douceur aux hommes et une dureté aux femmes. J’ai donc essayé d’inverser un peu les codes sociaux qui tendent à dire que le bleu est pour les garçons et le rose pour les filles. Parmi les personnages secondaires, Sam a complètement changé et Sœur Amy est devenue une espèce de fighteuse de UFC.

Les filles s’appellent toutes par “sœur” et moi j’adore ça. Pour le coup je suis allé un peu dans le cliché avec ce côté un peu militaire du couvent. Il y a un côté carcéral là-dedans et ça montre à quel point elles sont soudées. Elles vont jouer sur cette corde sensible de fratrie, alors que derrière ça va se tirer dans le dos. J’avoue que sœur Amy est le personnage qui a reçu le plus d’amour de ma part. Elle a énormément de branding sur elle, énormément de logos, pour montrer qu’elle est un produit de cette société.


Le camp des femmes fait beaucoup moins envie que celui des hommes, notamment à cause de cet univers presque carcéral tandis que du côté masculin ça a l’air beaucoup plus décontracté. Pourquoi ce choix ?

En fait, c’est assez drôle, c’est à cause de mon expérience personnelle.

Pour les hommes, il y a une espèce de décontraction qui fait qu’on a l’impression que rien n’est planifié, que rien n’est sérieux. Sans faire de twist, dans le tome 2 il y aura une prise de position mais même ce n’est pas très clair. En fait, ça vient de ma personnalité. Je suis quelqu’un de très peu anxieux. Je m’adapte beaucoup. Ma femme est totalement à l’opposée. Elle est très calculatrice et très anxieuse. Si demain on part en voyage, il faut que tout soit planifié. L’imprévu c’est impossible.

Si on pousse à l’extrême, c’est un peu ça. Kenzell se fout tout, il fait sa musique et puis Lesya va tout garder en elle. Elle a une fausse retenue, elle calcule beaucoup et puis à la fin ça va exploser. Elle a besoin de s’ouvrir

Voilà, c’est un peu une espèce d’extrapolation de mon couple en fait.

Urbance - Une interview avec Joël Dos Reis Viegas

Remerciements à Joël Dos Reis Viegas et aux éditions Ankama pour cette interview.

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