Avec My Sweet Boy, Kaori Hoshiya signe une comédie romantique lycéenne douce, drôle et sincère, portée par deux personnages que tout oppose mais que les sentiments finissent par rapprocher. Dans une ambiance chaleureuse et bienveillante, le manga explore avec tendresse les premiers pas de l’amour, entre maladresse, idéaux romantiques et découverte de soi. Mais derrière son apparence classique, il esquisse une réflexion sur la distance entre l’amour fantasmé et les émotions réelles..
Kanoko est une lycéenne rêveuse qui n’a jamais côtoyé de garçons. Elle s’imagine vivre une histoire d’amour parfaite, mais sa première rencontre avec Tamao, un élève de sa classe, ne ressemble en rien à ses fantasmes.
Face à elle, Tamao incarne un contrepoint inattendu. Calme, réservé, peu à l’aise avec les codes sociaux, il se tient à distance sans pour autant être froid. Son attitude intrigue, et l’autrice prend soin de ne pas en dévoiler trop. Il reste pour l’instant une silhouette un peu floue, à la fois atypique et difficile à cerner. Ce mystère fait partie de son charme, mais installe aussi une forme de distance, comme si le lecteur devait lui aussi apprendre à l’apprivoiser.
La dynamique qui s’installe entre les deux fonctionne immédiatement. Leurs maladresses, leurs incompréhensions, leurs tentatives pour se comprendre créent une relation douce, parsemée de quiproquos et d’émotions sincères. Loin des déclarations spectaculaires ou des gestes grandiloquents, le manga préfère les silences, les regards, les petites tensions du quotidien.
Ce premier tome pose les bases sans chercher à aller trop vite. Il s’agit avant tout d’une introduction, centrée sur la rencontre et les premiers échanges, sans réelle intrigue secondaire. L’autrice prend le temps d’installer une atmosphère chaleureuse, permettant aux personnages d’exister et de rendre leur évolution crédible.
Le dessin participe pleinement à cette impression de douceur. Les lignes sont fines, très expressives, avec une grande attention portée aux visages et aux émotions. Les décors sont souvent réduits au minimum et le sens du cadrage, toujours précis, renforce la lisibilité des émotions. Il en résulte une mise en page fluide et délicate, qui accompagne parfaitement le ton du récit.
My Sweet Boy ne cherche pas à révolutionner le genre, mais assume sa tendresse et sa simplicité. C’est un manga accessible, chaleureux, presque scintillant, qui parvient à capturer quelque chose de précieux dans ses scènes les plus ordinaires. Un mélange délicat de maladresse, de timidité et de premiers émois, qui parlera sans doute à tous ceux qui aiment revivre la magie des débuts amoureux.